La pollution de l’air est un enjeu majeur de santé publique. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), c’est le principal risque environnemental pour la santé à l’origine chaque année, de 6,5 millions de décès prématurés (dont 3 millions liés à la seule pollution de l’air extérieur). En France, Santé Publique France estime que la pollution par les particules fines émises par les activités humaines est globalement à l’origine d’au moins 48 000 décès prématurés par an. Le risque principal est lié à l’exposition chronique, et non aux pics de pollution. Il est nécessaire d’avoir les informations sur la qualité de l’air afin d’adapter au mieux ses activités. Ceci est particulièrement important pour les personnes vulnérables (enfants, femmes enceintes, personnes âgées, patients avec une pathologie cardiaque ou respiratoire) mais aussi pour la population générale notamment pour les activités physiques. C’est l’objectif du projet MUSE.

Le Laboratoire de soins pharmaceutiques et de santé publique (L2SP) travaille dans le domaine de la qualité de l’air extérieur depuis 2010 au travers de projets européens, nationaux et régionaux. Dans le cadre du projet  MUSE, les actions sur la qualité de l’air extérieur sont menées en étroite collaboration avec l’APPA (Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique) de PACA et nationale, présidée par le Pr Denis CHARPIN. L’APPA est un des partenaires du projet MUSE.

Les polluants

La qualité de l’air peut être modifiée par des polluants qui peuvent être d’origine naturelle (éruptions volcaniques, brumes de sable, incendies de forêts, etc.) ou d’origine anthropique, c’est-à-dire liés à l’activité humaine (industries, transports, agriculture, chauffage résidentiel, etc.).

Une fois émises dans l’air, ces substances sont transportées sous l’effet des vents, de la pluie, des gradients de température dans l’atmosphère. Elles pourront également subir des transformations par réactions chimiques, qui dépendent des conditions météorologiques (chaleur, lumière, humidité, etc.). Il en résulte l’apparition d’autres polluants et un transfert des polluants pouvant aller jusqu’à des milliers de kilomètres de la source d’émission. Il existe :

–  des polluants dits « primaires », qui sont émis directement : monoxyde d’azote, dioxyde de soufre, monoxyde de carbone, poussières, métaux lourds, composés organiques volatils, hydrocarbures aromatiques polycycliques ;

–  des polluants dits « secondaires », issus de transformations physico-chimiques de gaz sous l’effet de conditions météorologiques particulières : ozone, dioxyde d’azote, certaines particules, etc.

Surveillance de la qualité de l'air

Le ministère de l’Environnement coordonne et finance en partie le dispositif français de surveillance de la qualité de l’air. Il élabore les politiques de surveillance de la qualité de l’air à mettre en œuvre.

  • Au niveau national, le Laboratoire central de surveillance de la qualité de l’air (LCSQA) assure la coordination technique du dispositif de surveillance de la qualité de l’air.
  • Dans chaque région, une association agréée de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) mesure en continu la présence de polluants atmosphériques. Ces associations sont agréées par le ministère de l’Environnement.

Dans chaque région, l’AASQA informe en temps réel de la qualité de l’air de la région et des éventuels épisodes de pollution. L’indice ATMO (de 1 à 10) indique par un code couleur quel est le niveau de pollution de l’air observé.

La surveillance de la qualité de l’air ambiant est obligatoire dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants et porte en priorité sur les polluants réglementés par le Code de l’environnement et les directives européennes

Améliorer la qualité de l'air

Améliorer la qualité de l’air se traduit non seulement par une baisse de la mortalité, des gains en espérance de vie, mais aussi par une amélioration de la qualité de vie.

Améliorer la qualité de l’air est l’affaire de tous car il est nécessaire d’agir dans tous les secteurs (urbanisme, transport, chauffage, industrie, agriculture).

Cette amélioration de la qualité de l’air doit aussi être prise en compte dans la démarche de lutte contre le réchauffement climatique afin d’améliorer la santé aujourd’hui tout en protégeant les générations futures.

Cas des pics de pollution

Il existe différentes normes de la qualité de l’air (OMS, européen et national) qui identifient les valeurs cibles, les seuils d’information et d’alerte par polluant.

L’enjeu majeur sera de diminuer les valeurs de l’exposition chronique.